dimanche 22 décembre 2019

21 décembre 2019 - trois figures du temps de l'avent


Trois figures du temps de l’avent.

Le prophète Isaïe : Il ne faut jamais perdre l’espérance
Tout au long de ce temps liturgique de l’Avent, l’Eglise se nourrit des textes de ce prophète. C’est lui qui annonce ce qui adviendra. Il jette un regard sur l’avenir et nous invite à changer notre regard. Et il est conscient que l’avenir que Dieu nous donne ne se limite pas à nos plus folles attentes. L’œuvre de Dieu dépasse de loin tout ce que les hommes peuvent faire ou même imaginer. Isaïe regarde comme un prophète. Il se libère des cadres étroits de ses propres pensées. Il sait que Dieu est Maître de l’avenir. Et ce Dieu promet la paix. Sa Paix à Lui, non celle des hommes. Le loup habite avec l’agneau et le nourrisson s’amuse sur le nid du cobra. (Is 11,6-8). C’est l’amour de Dieu qui fera cela. (Is 9,6)
Et nous aurons un signe de cette Paix de Dieu. Alors voici encore Isaïe : Vous refusez de voir le bien et la parole nouvelle, vous ne voulez pas l’entendre. Ne vous suffit-il pas de fatiguer les hommes que vous en veniez à fatiguer mon Dieu ? C’est donc le Seigneur Lui-même qui va vous donner un signe. Voici : la jeune fille est enceinte et va enfanter un fils qu’elle appellera Emmanuel, Dieu-avec-nous ». (Is 7,14)
Le précurseur Jean Baptiste : Il faut se faire petit
Jean-Baptiste est très présent dans la liturgie de l’Avent. C’est à lui qu’il a été donné de découvrir le Messie et de le désigner du doigt : Voici l’Agneau de Dieu. (Jn 1,36) S’il a trouvé le Messie, c’est qu’il s’est d’abord converti. Il a purifié son cœur par le silence, la solitude et le jeûne. Il est parti au désert, ce lieu de conversion, ce lieu où l’on ne peut tricher.
Dieu ne peut entrer chez nous, si nous ne sommes pas vides de nous-mêmes, si nous occupons toute la place. Si notre moi reste le centre, Dieu est refoulé à la périphérie de notre existence. Si nous nous prenons nous-mêmes pour le soleil, Dieu est réduit au rang de satellite.
Mais c’est là le monde à l’envers. Car Dieu est le soleil, nous sommes tout au plus une de ses planètes. Chercher la dernière place, celle du plus petit, voilà le secret de Jean. « Il faut qu’Il grandisse et que moi, je diminue. » (Jn 3,30)
 Pour diminuer, Jean prie. La prière le transforme en enfant, en serviteur devant Dieu. Il jeûne car le jeûne libère le cœur et fortifie le corps. Il confesse ses péchés et nous invite à faire autant. Ainsi il est devenu un homme libre, abandonné, un pauvre de Dieu. Il s’est fait tout petit : il a voulu tout perdre pour gagner tout. Et le peu qui lui reste – sa vie même – lui sera enlevé. Jean Baptiste va mourir sans éclat, dans la pénombre d’un cachot, victime du caprice d’un Hérode ivre.
Nous sommes invités à imiter saint Jean Baptiste : le suivre dans le silence et la prière, dans le jeûne et la conversion, dans sa vie et jusque dans sa mort. Et il nous faut, nous aussi, diminuer pour que Jésus grandisse en nous.


La Vierge Marie : Apprendre le regard de Marie
Qui veut voir Dieu, devra apprendre à regarder sans vouloir posséder. Il devra regarder avec les yeux du cœur et dire un joyeux oui comme Marie : « Qu’il me soit fait selon ta parole. » (Lc 1,38) Marie regarde l’enfant Jésus avec les yeux de son cœur. Son regard est clair, il est tout pur, transparent comme son corps tout entier. Dans ses yeux il y a le reflet parfait du ‘oui’ qui habite son cœur depuis l’Annonciation. Marie ne regarde pas pour prendre son Enfant, elle s’abandonne à Lui.
Le vrai regard est remise de soi à l’autre. Un regard oblatif qui ne prend rien pour soi. C’est ainsi que Marie regarde son enfant. C’est ainsi qu’elle nous regarde. 


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