jeudi 23 mai 2019

23.05.2019 - les jeudis du mois de Mai à Thoricourt


Les jeudis du mois de mai au sanctuaire ND de Lourdes à Thoricourt

Mai 2019

Voici les quatre enseignements pour ce mois de mai 2019 au sanctuaire Notre Dame de Lourdes de Thoricourt (commune de Silly et doyenné d’Enghien-Silly). Je vous propose cette année de découvrir différentes particularités de la foi chrétienne.

Je me laisse inspirer par la liturgie de la Parole du jour et par les lieux théologiques, c’est-à-dire les lieux où Dieu se fait connaître. Dans sa bonté et sa sagesse, Dieu se révèle à l’homme. Par les événements et par ses Paroles, Dieu se révèle Lui-même ainsi que son dessein de bienveillance. Ce dessein consiste à faire participer tous les hommes à la vie divine.   
L’acte de foi est la réponse de l’homme à un Dieu qui se révèle. L’homme donne librement son adhésion à la vérité divine.

Je me laisse aussi inspirer par le temps liturgique : nous vivons le temps pascal et le mois de mai consacré à la Vierge Marie.

La foi chrétienne est pascale :
la clef de la foi chrétienne se trouve dans l’expérience pascale.
La foi chrétienne est eucharistique :
le Christ ressuscité est présent jusqu’à la fin des temps en se donnant en nourriture pour la vie éternelle. Il est le Pain descendu du ciel.
La foi chrétienne est mariale :
la Vierge Marie est la première à avoir accompli le chemin de foi jusqu’au partage de la gloire de son Fils.
La foi chrétienne est biblique :                                                                       
la foi étant une réponse à un Dieu qui se révèle, ce Dieu se révèle par les événements des hommes et par ses paroles.  
La foi chrétienne est évangélique :
l’Evangile rend le mystère du Christ présent et fécond dans l’Eglise.
La foi chrétienne est diaconale :
le commandement nouveau ‘aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés’ fait écho au geste du lavement des pieds où Jésus devient le serviteur.
La foi chrétienne est trinitaire :
le mystère central de la foi et de la vie chrétienne est le mystère de la Sainte Trinité. L’Esprit Saint est uni au Père et au Fils. Dieu est communion d’amour.
La foi chrétienne est une foi joyeuse : la joie est la carte d’identité du chrétien. La joie dans la vie chrétienne est une priorité.
La foi chrétienne est une histoire d’amour :
la foi chrétienne invite à entrer dans la relation d’amour entre Dieu et l’humanité, entre Jésus Christ et chacun de nous.




Enseignement du jeudi 2 mai 2019

La foi chrétienne est une foi pascale

S’il y a peut-être mille raisons pour croire, il y en a une qui les dépasse toutes : le mystère pascal. La vie triomphera-t-elle ? L’amour sera-t-il victorieux ? La mort est-elle cette muraille infranchissable contre laquelle toute vie vient s’écraser ou est-elle passage vers la plénitude de la Vie ? La brèche que le Christ ressuscité a percée à Pâques, nous ouvre-t-elle un immense champ d’espérance chrétienne ?
Dieu ressuscite Jésus et ce qu’Il a fait pour son Fils bien-aimé, Il l’accomplira pour chacun de nous. Au centre de la Profession de foi, se trouve ce double énoncé de foi : Il ressuscita le troisième jour et j’attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir. Avec la mort, la vie n’est pas détruite, elle est transformée ! Nous sommes toutes et tous attendus dans la Maison du Père. Il veut que ‘tous les hommes soient sauvés’ (1 Tm 2,4). C’est pour cette raison qu’Il a envoyé son Fils nous ‘préparer une place’ (Jn 14,3)

La foi chrétienne est une foi eucharistique

Intimement lié au mystère pascal est le mystère eucharistique. Le matin de Pâques s’enracine dans les Paroles et les événements du Jeudi Saint et dans le désastre du Vendredi Saint. La vie éternelle est liée à ce pain vivant descendu du ciel. Celui qui mangera ce pain vivra à jamais (Jn 6,51). L’Eucharistie est source, sommet et cœur de la vie de l’Eglise. Elle est la célébration du mystère pascal de Jésus. Dans sa ‘méditation sur l’Eglise’ le Cardinal Henri de Lubac a raison de nous rappeler que l’Eglise fait l’Eucharistie et l’Eucharistie fait l’Eglise.
C’est ce que j’ai pu vivre joyeusement dimanche dernier, le huitième jour de Pâques, dans deux communautés chrétiennes qui présentaient 25 enfants à recevoir, pour la première fois, le plus beau cadeau que Dieu pouvait offrir à ses enfants : manger sur terre le pain du ciel, comme nourriture d’éternité. Et l’autel qui accueille ce pain de Vie n’est autre que le Christ, pierre que les bâtisseurs ont rejetée et qui est devenue la pierre angulaire. En son Fils ressuscité, Dieu lui-même vient dresser sa table chez nous et nous donne à manger son pain. En attendant de prendre place à la table préparée pour nous dans la maison du Père.

La foi chrétienne est une foi mariale

La foi est une attitude intérieure faite d’humilité, d’écoute et d’obéissance. La personne qui reçoit dans la foi une Parole de Dieu, un appel, une mission, donne son assentiment intérieur. Ainsi, elle se déclare disponible pour coopérer à l’œuvre de Dieu.
Qui mieux que la Sainte Vierge Marie incarne cette foi chrétienne ? Marie donne l’assentiment de sa foi. Elle s’offre à Dieu pour qu’Il puisse disposer d’elle-même.
L’Eglise ne cesse de parler avec admiration de la foi de Marie. Elle nous précède en tout, elle est la première en tout : le premier oui de l’Alliance nouvelle, la première en chemin lors de la Visitation, la première à contempler le Christ incarné à Noël, la première à être élevée dans la gloire du ciel.
La foi chrétienne est un oui donné à Jésus Christ, qui nous révèle le mystère de Dieu et nous indique le chemin du bonheur. Marie a terminé ce chemin de bonheur. Elle est ainsi «  parfaite image de l’Eglise à venir. Elle guide et soutient l’espérance du peuple encore en chemin » (préface de la fête de l’Assomption)

Puisque notre foi est pascale, eucharistique et mariale, nous sommes très heureux de se retrouver une nouvelle fois dans ce sanctuaire marial, en ce mois de mai, en ce temps pascal, pour célébrer la sainte Eucharistie.


Enseignement du jeudi 9 mai 2019

La foi chrétienne est une foi biblique

Notre Dieu est un Dieu qui parle. ‘Parle, Seigneur, ton serviteur écoute’ dit Samuel jusqu’à trois fois.
La première lecture des célébrations eucharistiques du temps de Pâques est extraite des Actes des Apôtres, comme si l’on voulait montrer le fruit qui naît du mystère de Pâques : des hommes et des femmes de langues et d’origines différentes se trouvent rassemblés autour du Seigneur Jésus qui a vaincu la mort et qui a commencé une nouvelle communauté entre les hommes.

On ne naît pas chrétien. Chrétien, on le devient. Et voici dans les Actes des Apôtres d’aujourd’hui, un bel exemple.

Sur la route de Gaza, vers le sud, terre habitée aujourd’hui par les Palestiniens, un pèlerin rentre à Jérusalem vers l’Ethiopie. Celui-ci, homme de confiance de Candace, Reine d’Ethiopie, est assis sur son char lisant le prophète Isaïe. L’apôtre Philippe, guidé par l’Esprit Saint, s’approche de lui et lui demande s’il comprend ce qu’il est en train de lire. L’Ethiopien répond avec sincérité : ‘Et comment le pourrais-je, si personne ne me guide ?’
C’est une réponse sur laquelle nous devons porter notre attention, parce qu’elle indique quelle est la voie ordinaire pour parvenir à la foi. Personne ne peut se donner la foi lui-même. Personne ne peut comprendre la bible, les saintes Ecritures sans l’aide de la communauté, sans être sur les genoux d’un guide. L’Ethiopien, désireux de comprendre ce qu’il lisait, invite Philippe à s’asseoir près de lui afin qu’il ouvre l’esprit ainsi que l’intelligence de son cœur, et l’aide dans la compréhension du texte.

Quelque chose d’analogue arriva aux deux disciples d’Emmaüs : eux aussi, tandis qu’ils s’en retournaient tristement dans leur village, eurent besoin de l’aide d’un étranger pour comprendre les Ecritures. Nous avons tous besoin de quelqu’un pour l’accompagner, pour l’aider dans sa compréhension des Ecritures, autrement dit pour comprendre comment la parole de Dieu s’applique à sa vie de chaque jour. Nul d’entre nous n’est autosuffisant dans la foi. (étant prêtre moi-même, j’ai comme ministère d’annoncer la Bonne Nouvelle et d’ouvrir le cœur des gens à l’intelligence des Ecritures, mais je suis toujours très heureux, le mercredi matin à Enghien, d’aller concélébrer avec mes frères prêtres et diacres, et d’accueillir l’homélie d’un prêtre autre que moi)

L’Ethiopien accepta l’aide de Philippe et l’écouta tout au long du voyage. A un certain moment, l’Ethiopien fit arrêter le char et demanda le baptême. Il avait compris que le passage qu’il lisait, mais pas de manière abstraite. Sa compréhension du texte biblique fut profonde. Il comprit en effet que le prophète parlait aussi pour lui. Pour cela, il voulu être baptisé, afin que ce qui était écrit se réalisa pour lui.

Si nous savons arrêter le char de notre vie et nous laisser aider à ‘entrer’ dans les pages évangéliques, nous sentirons nous aussi la force de reprendre avec une vigueur nouvelle et avec une plus grande évidence notre route. Pour cela, nous devons nous laisser ‘guider’ chaque jour par la Parole de Dieu.

La foi chrétienne est une foi évangélique

Nous le savons maintenant : l’Ethiopien part de la lecture d’un prophète de l’ancienne alliance. Le Christ ressuscité sur le chemin d’Emmaüs explique, aux deux disciples, sa Résurrection à partir de la Loi et des Prophètes. La foi biblique, en Jésus Christ, devient évangélique : la lecture et la compréhension de l’ancienne alliance sont nécessaires pour ouvrir son cœur et son intelligence à l’écriture de la Nouvelle Alliance, à l’Evangile et à  toutes les lectures de foi et de catéchèse qui les accompagnent.
La foi chrétienne biblique est aussi évangélique puisque ces quatre récits forment le cœur même de l’annonce de foi chrétienne. Ces évangiles que nous avons reçu et que nous sommes appelés aujourd’hui à communiquer à ce monde globalisé et encore esclave du péché et de la mort.
Le monde attend l’annonce de l’Evangile. Le monde a droit à découvrir et connaître ce Jésus de l’Evangile : Celui qui a aimé tous les hommes jusqu’à prendre sur Lui le péché de tous. Les prophètes l’avaient annoncé dans l’Ancien Testament, mais voilà que leur prophétie trouve son accomplissement avec Jésus dans l’Evangile.

La Vierge Marie nous aider à grandir dans cette foi évangélique. N’est-elle pas la première à porter au monde l’Evangile de son Fils. Elle le portait dans son cœur, mais bien plus, elle le portait dans son corps. Et la première annonce de l’Evangile n’est autre que cet épisode la Visitation. La cousine Elisabeth, la première, se réjouit du bonheur de recevoir dans sa maison la mère du Seigneur qui est Evangile, Bonne Nouvelle pour le monde de hier, d’aujourd’hui et de demain.  


Enseignement du jeudi 16 mai 2019

La foi chrétienne est diaconale 

L’évangile que nous venons d’entendre nous ramène à l’intérieur du Cénacle. Jésus vient de terminer de laver les pieds de ses disciples. Cela devait être un enseignement montrant jusqu’où va son amour. Jésus voulait que ce genre d’amour puisse régner entre eux, comme la plus haute qualification de ceux qui souhaitaient devenir ses disciples. Jésus, fils de Dieu, qui se mets à genoux devant ses disciples, leur dit solennellement : ‘Le serviteur n’est pas plus grand que son maître, le messager n’est pas plus grand que celui qui l’envoie’.
Nous découvrons ainsi une autre caractéristique de la foi. La foi qui est fondée sur la Parole de Dieu et qui grandit en permanence grâce à la prière, est agissante ‘par la charité’ (Ga 5,6).
La foi comme la libre réponse de l’homme à Dieu qui se révèle, est un acte personnel, un ‘je crois’. Mais en même temps la foi chrétienne est un acte ecclésial et communautaire qui s’exprime dans la profession de foi : ‘nous croyons’. Le lavement des pieds, où Jésus devient le serviteur de tous, érige les apôtres en communauté qui est appelée au service. C’est un exemple que Jésus donne. De la façon qu’Il a lavé les pieds de ses disciples, ils sont appelés à se laver les pieds entre eux.
Aujourd’hui 16 mai, l’Eglise enterre un géant de la diaconie en la personne du Canadien laïc Jean Vanier, fondateur de l’Arche et des communautés ‘foi et lumière’. Lui-même disait que Jésus Christ était le fondateur et que lui n’était que le premier arrivé. Il avait écrit un très beau livre sur l’aspect ecclésial, communautaire et diaconal de l’Eglise. Il décrivait la communauté chrétienne comme un lieu de pardon et de fête.  Il disait qu’il était le messager mais pas le message, qu’il était le témoin et pas le témoignage.

La foi chrétienne est une foi trinitaire

Croire en Dieu signifie donc adhérer pleinement à Dieu Lui-même, en donnant son assentiment à toutes les vérités qu’Il a révélées. C’est le oui humain à un Dieu se fait connaître comme étant la Vérité. Une des caractéristiques fondamentales de la foi chrétienne est la foi en un seul Dieu en trois Personnes : le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Le Père engendre le Fils, le Fils est engendré par le Père. Le Saint Esprit procède du Père et du Fils. Dieu comme communion d’amour.


Enseignement du jeudi 23 mai 2019

La foi chrétienne est une foi joyeuse

‘Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous et que vous soyez comblés de joie’. Voilà une bonne nouvelle dans le texte évangélique d’aujourd’hui ! Quand le Christ parle à ses apôtres, c’est pour les combler de joie. Et la raison de cette joie, c’est que la vie de Jésus n’a été qu’amour, à l’image de son Père : ‘Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés.’ Quand l’humanité connaîtra enfin Dieu tel qu’Il est, elle sera comblée de joie. Le seul problème de l’humanité, c’est de ne pas connaître Dieu, de se tromper sur Lui. Dieu qui est un Père qui se réjouit de la joie de ses enfants. C’est à la fin des temps que l’humanité connaîtra enfin Dieu et donc vivra de la joie. Dans sa dernière prière, Jésus dit à son Père : ‘Maintenant je vais à toi et je dis ces paroles dans le monde pour qu’ils aient en eux ma joie dans sa plénitude’ (Jn 17,13) Et dans l’Evangile d’aujourd’hui Jésus déclare : ‘Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite.

Les apôtres, à leur tour, promettent aux hommes la joie : ‘Et nous vous écrivons cela, pour que notre joie soit complète’ (1 Jn 1,4) et encore : ‘J’ai bien des choses à vous écrire, pourtant je n’ai pas voulu le faire avec du papier et de l’encre. Car j’espère me rendre chez vous et vous parler de vive voix, afin que votre joie soit complète’ (2 Jn 12)
C’est à la foi joyeuse que l’on reconnaît les véritables chrétiens : ce sont eux qui révèlent le vrai visage du Dieu de la joie. Ceux-là, quand leur heure sera venue, s’entendrons dire : ‘C’est bien, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de choses, sur beaucoup je t’établirai. Entre dans la joie de ton Maître’ (Mt 25,21). Mais n’attendons pas ce jour-là pour déjà rayonner de la joie chrétienne. Le bonheur, nous rappelle saint Augustin, c’est de continuer à désirer ce qu’on possède déjà.  
Il n’y a pas de chrétien sans joie : la joie de l’Evangile, la joie d’avoir été élu par Jésus, sauvé par Jésus, régénéré par Jésus. La joie de l’espérance à travers les croix et les souffrances de cette vie.

La foi chrétienne est une histoire d’amour

En prolongent son discours aux disciples lors de la dernière Cène, Jésus confesse ouvertement la nature de son amour : ‘Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés.’
‘Demeurez dans mon amour pour que votre joie soit parfaite’. Amour et joie se côtoient. Jésus montre bien que son amour envers ses disciples vient du Père. De cette conviction découle l’invitation qu’Il fait aux disciples, afin qu’ils demeurent attachés à Lui autant que des sarments, en hommes et femmes humbles. C’est un signe d’humilité de savoir nous réjouir de la joie de ceux qui nous sont proches, ainsi que le Seigneur nous invite à le faire avec Lui. Nous obtiendrons cette joie si nous savons observer le commandement de l’amour que Jésus nous donne. Oui, la foi chrétienne, avant d’être un agir, une morale voir des interdits, est avant tout une histoire d’amour entre Dieu et son peuple, entre jésus et chacun de nous. On ne trouve la vraie joie qu’en aimant comme Jésus nous a aimés, c’est-à-dire gratuitement et sans aucune limite. Jusqu’au bout.

Marie, la plus icône de la foi chrétienne

La bienheureuse Vierge Marie est la harpe de l’Esprit Saint sur laquelle Dieu a joué sa plus belle musique. A elle seule elle résume bien la foi chrétienne :

Marie a participé au milieu des Apôtres à l’effusion de l’Esprit Saint le jour de la Pentecôte, sommet du mystère pascal.
Marie a porté Jésus dans son corps pour qu’Il puisse devenir Corps du Christ.
Marie méditait la Loi jour et nuit. C’est elle qui, par son oui, fait le passage vers l’Alliance nouvelle. Elle médite tous ces mystères dans son cœur.
Voici la servante du Seigneur : Marie nous précède dans la diaconie.
Marie est l’icône parfaite de la sainte Trinité : elle est la bien-aimée du Père, la Mère du Fils, le temple de l’Esprit Saint.
Marie devient source de toute joie chrétienne et elle est au cœur même de l’histoire d’amour de Dieu avec l’humanité et du Christ avec chacun de nous.

Luc Depuydt

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