Homélie pour la
messe de funérailles d’Elie Demuynck
Tout
d’abord, à la demande de la famille, je voudrais qu’on ait durant ces
funérailles, une pensée et une prière pour un des frères d’Elie, Willy. Il est
en communion avec nous. Oui, Elie était l’aînée d’une grande fratrie. Cela a
fait de lui un homme responsable, un homme de famille, un patriarche.
La
mort de son frère Lionel, le 13 octobre 2017, l’avait touché profondément. Il
me disait alors : ‘La mort a commencé à faire son œuvre dans notre ménage.
On va devoir y penser aussi. Il faudra s’y préparer avec foi et confiance.’
Pour
Elie, la foi en Dieu allait de soi. Elle faisait partie intégrante de son être,
de sa vie. Il fut un croyant convaincu, puisant dans la pratique religieuse
force et courage. Son espérance de revoir un jour ses proches et ses nombreux
amis disparus, donnait chez lui un optimisme naturel et une joie de vivre.
Durant
toute sa longue vie, il aimait le travail et la nature, la vie en famille et la
vie entre amis, les fêtes, la danse et la musique.
Les
deux passages de la Bible choisis pour notre célébration, veulent rejoindre la
personne et la vie de notre défunt. Il s’agit de deux belles images
bibliques : la première image nous vient de la nature : l’arbre
planté près des eaux. La deuxième image nous vient de la construction
humaine : la maison construite sur le roc.
Prenons
d’abord l’image de la nature pour l’homme des plaines cultivées qu’il fut. ‘Heureux l’homme qui met sa foi dans le
Seigneur, dont le Seigneur est la confiance. Il est comme un arbre planté près
des eaux, qui pousse vers le courant ses racines.’
Elie
était tel arbre : bien droit et debout, avec sagesse et autorité. Un arbre
tourné vers la terre, ses racines puisant l’eau nécessaire dans la rivière. Un
arbre tourné avec son feuillage resté vert, vers le ciel, vers les choses d’en
haut, vers les choses spirituelles. Cet arbre qu’il fut n’a jamais manqué de
porter des fruits. Ces fruits reçoivent aujourd’hui souffle d’éternité !
Les
prises de paroles en début de célébration nous montrent qu’Elie était aussi
devenu un arbre généalogique, transmettant non seulement la vie mais aussi les
leçons de vie.
La
deuxième image est choisie pour le constructeur polyvalent qu’il fut :
carreleur, maçon, soudeur, entrepreneur, …. C’est l’image de la maison construite
sur le roc, sur du solide, sur des valeurs sures. Une maison capable de
résister aux vents contraires, aux torrents qui dévalent, aux vents qui
soufflent. Oui, la maison d’Elie était construite sur du solide. Et sa maison
était plus qu’un ensemble de matériaux. Elle était le lieu familial de
rassemblements, de rencontres, de partages, de repas et de fêtes.
Les
gens, nous dit la fin de l’évangile d’aujourd’hui, étaient frappées de l’enseignement
de Jésus, car Il enseignait en homme qui a autorité. Elie aimait beaucoup ces
enseignements de Jésus. Et il aimait durant les célébrations eucharistiques les
belles homélies.
Chère
famille, frères et sœurs, c’est une très belle vie qui s’achève une vie pleine.
Une vie d’homme juste et droit, une vie de chrétien exemplaire, une vie de la
terre, une vie de famille.
Son
faire-part nous le rappelle : il a tant travaillé, l’heure est venue pour
lui de se reposer. Qu’il entende maintenant la voix du Seigneur lui dire :
‘réjouis-toi Elie et tressaille de joie, parce que ta récompense est grande
dans les cieux !’
Le
Seigneur, qui pénètre les cœurs et qui scrute les reins, connaît le cœur de
l’homme. Qu’il rende à Elie selon le fruit de ses actes.
Quant
à nous, avec peine nous voyons que l’arbre droit est abattu et que la maison
qu’était son corps s’est écroulée. Mais déjà nous pouvons marcher dans ses pas
et vivre de l’expérience qu’il a laissée. Avec cette recommandation du Seigneur
dans l’évangile : A chaque jour suffit sa peine. Ne vous faites pas de
souci pour demain. Demain aura souci de lui-même !
Que
de là-haut, il veille sur tous nos chemins de vie comme un bon papa du ciel.
Luc Depuydt, Ollignies, le vendredi 17
mai 2019
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire