Grenouillement
vôtre – 4
La
mode des jeans troués et déchirés
Beaucoup de jeunes tombent dans le piège de la
dictature de la mode. Elle s’impose à ceux qui la suivent. Ils se sentent
obligés de la suivre. Prenons le cas des jeans. Qu’ils soient élimés ou
carrément lacérés, iles sont troués et déchirés. En anglais, on parle même du
‘denim destroyed’, littéralement le ‘jean détruit’. Et cette mode est devenue
incontournable. Cette mode envoie un message particulier qui en dit beaucoup
sur notre société. De plus, le denim destroyed est une destruction qui se paie
cher. Il suffit d’aller voir dans les catalogues, les sommes énormes que l’on
demande. Apparemment, les trous coûtent chers. Ces jeans sont des produits de
luxe. Les demoiselles les portent partout et les garçons ne s’en privent pas
non plus. Et la tendance cette saison (toujours imposée par une dictature)
s’élargit, évidemment, aux mamans des jeunes rebelles ! … Une boutique de
mode parle sur son site que ‘porter un jean usé volontairement, est une
question de goût et de personnalité’. Et afin de savoir « agencer le jean
déchiré avec des valeurs sûres pour l’assagir » on donne quelques conseils
… selon le degré de déchirures ! Un peu, beaucoup, à la folie. Car il
s’agit d’une folie savamment imposée à ceux qui aiment tomber … dans le
trou ! On parle d’un MUST-HAVE, quelque chose que tu ne peux pas ne pas
avoir … L’avantage des jeans troués non solidifiés, c’est que les lavages vont
accroître rapidement le degré d’usure, supposant, évidamment, que les jeunes lavent leur jean … Certains
tombent dans l’extrême avec des déchirures multiples et des trous de formats
exagérés qui laissent entrevoir des grands pans de jambes et de cuisses.
Personnellement j’ai acquis une maîtrise personnelle bien réelle et
efficace : j’ignore radicalement ceux et surtout celles qui font tout pour
qu’on les observe et les scrute. Avec moi, peine perdue !...
Une mode s’impose rapidement et devient
dictatoriale sans que les jeunes et les moins jeunes s’en aperçoivent. Ils
pensent en suivant la mode s’individualiser, alors qu’ils témoignent du
contraire. Trouer volontairement des vêtements, c’est contraire à leur vocation
première et naturelle. Porter ostensiblement un vêtement de pauvre justement
parce qu’on est riche est une indécence sociale qui relève du cynisme. Payer
cher un vêtement de pauvre. Les jeunes qui ne font qu’adopter une mode, ne se rendent
pas compte de l’insulte qu’ils font aux plus pauvres de la terre. J’ai vu de
mes yeux la pauvreté à SOWETO, Afrique du Sud, et je suis descendu dans les
bidonvilles de CALCUTTA, Inde. Et je vois ici des jeunes et moins jeunes qui
paient une fortune pour porter les vêtements des pauvres de là-bas. Honte. Ou
comme disent les anglais : SHAME ON YOU. Le port des jeans troués et
déchirés volontairement, encourage le ‘faire-semblant’ et banalise chez les
jeunes des contre-valeurs pernicieuses.
Il y a un autre exemple de piège dans lequel nos
jeunes inconscients tombent. Outre le pantalon déchiré qui insulte le pauvre,
il y a ce froc des garçons dont l’entre-jambe tombe à mi-cuisse. C’est un
héritage des prisons américaines où les ceintures (vu le risque de suicide)
sont interdites. Ces prisonniers portent donc un jean qui tombe. Chaque jeune
qui porte volontairement un jean qui tombe à mi-cuisse est une insulte à un
détenu américain.
Dites-le aux jeunes, car ils ignorent souvent les
origines de la mode qu’ils suivent.
Luc Depuydt, le lundi 30 septembre 2019
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