mercredi 9 octobre 2019

22.09.2019 - homélie 75ème anniversaire de la libération


75ème anniversaire de la libération de Silly

Frères et sœurs, chers amis,

Le 3 septembre dernier, il y avait juste 80 ans que la France et l’Angleterre avaient été forcé à déclarer la guerre à l’Allemagne qui venait d’envahir la Pologne. Ce jour-là se déclencha une seconde guerre mondiale. Une nouvelle fois des millions d’hommes et de femmes sont morts, ont été mutilés, blessés, déplacés. Dans la situation géographique qui est la sienne, la Belgique sera entraînée dans la folie allemande en mai 1940 avec les dévastations que l’on sait, les déplacements de population et les abominations de l’occupation étrangère.
Ce même 3 septembre dernier, il y avait juste 75 ans que nous retrouvions ici notre liberté, grâce aux troupes alliées fraîchement débarquées en Normandie. Grâce aussi au mouvement de résistance qui a œuvré pour délivrer notre territoire et cesser les tueries.
La libération n’était toutefois pas la fin du conflit mondial. Il faudra attendre un autre 3 septembre, celui de 1945, pour voir la fin de cette guerre avec la capitulation du Japon.
Entretemps, le monde aura découvert avec stupeur les horreurs du troisième Reich nazi. La guerre aura montré son vrai visage.
En ce dimanche, nous voulons répondre à l’invitation de saint Paul aux Philippiens: « mes frères, tout ce qui est vrai et noble, tout ce qui est juste et pur, tout ce qui est digne d’être aimé et honoré, tout ce qui s’appelle vertu et qui mérite des éloges, tout cela, prenez-le en compte. »
Avant de rendre un hommage civil à nos héros et aux victimes de cette guerre au Monument communal, je vous invite à faire mémoire en notre église paroissiale de ces hommes et femmes, jeunes et enfants, victimes de cette guerre. En même temps, dans la diversité de nos croyances et de nos pensées, je vous invite à un temps de prière pour l’affermissement de la paix. Nous le voyons tous les jours malheureusement à travers le monde qui est le nôtre : des conflits locaux, des haines ancestrales, des incompréhensions violentes aboutissent à des situations de guerre avec toutes les conséquences dramatiques que l’on sait. Chez nous il y a une paix. Mais une absence de guerre n’est pas encore une paix véritable. Et si les artisans monstrueux de cette guerre sont tous morts, leurs idées ressuscitent dangereusement. La mort d’Adolf Hitler ne signifie pas nécessairement la mort de ses idées. Au mois de juin dernier, entrant à Middelkerke dans une librairie (de Standaard Boekhandel) je vois en vente libre le livre d’Adolf Hitler ‘Mein Kampf’ traduit en Néerlandais et vendu à un prix dérisoire.
Malgré la dureté des événements, malgré l’absurdité de l’œuvre de mort dont nous sommes témoins, les chrétiens ne doutent pas que Dieu veut la vie de l’homme et que cette vie de l’homme se construit et se développe au cœur même de ces crises marquant les sociétés humaines. C’est parce que Dieu appelle l’humanité à la vie que nous pouvons affronter les conditions concrètes de l’existence. Non pas avec fatalisme, non pas avec indifférence mais avec espérance chrétienne parce que nous savons que les convulsions qui saisissent le monde sont comme une crise d’enfantement. A travers ces convulsions quelque chose est en train de grandir que peut-être nous ne voyons pas encore mais qui est déjà réellement présent, comme déjà sur la Croix le disciple voit la glorification du Christ.
En ce jour où nous faisons mémoire de tant d’hommes et de femmes dont la vie a été traversée par l’épreuve de la mort, nous faisons en même temps mémoire de Celui qui est venu pour que les hommes vivent et dont l’Esprit travaille le monde pour le conduire à sa plénitude.

Je voudrais terminer avec la béatitude ‘Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu.’ Il y a trois ans, en août 2016, nous avons accueilli à Silly un artisan de paix, l’anglais Ernest Turner. Il venait de recevoir en France la légion d’honneur pour sa participation au débarquement en Normandie. Il fut un des libérateurs de notre commune. Avant de quitter Silly pour rentrer chez lui, il avait souhaité que je l’accompagne dans notre église pour un moment de prière pour la paix. Monsieur Turner était chrétien de l’église anglicane. Ce fut un moment émouvant et nous avons terminé notre temps de prière par celle de Saint François. Je voudrais la prier aujourd’hui, pour vous et pour tous les artisans de paix.

Seigneur,

Fais de moi un instrument de votre paix :

Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.

Ô Seigneur,
Que je ne cherche pas tant à être consolé, qu’à consoler,
à être compris, qu’à comprendre.
à être aimé, qu’à aimer.
car c’est en donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on trouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie.

Luc Depuydt
Silly, le dimanche 15 septembre 2019

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