75ème anniversaire de la libération de
Silly
Frères et sœurs, chers
amis,
Le 3 septembre dernier, il
y avait juste 80 ans que la France et l’Angleterre avaient été forcé à déclarer
la guerre à l’Allemagne qui venait d’envahir la Pologne. Ce jour-là se déclencha
une seconde guerre mondiale. Une nouvelle fois des millions d’hommes et de
femmes sont morts, ont été mutilés, blessés, déplacés. Dans la situation
géographique qui est la sienne, la Belgique sera entraînée dans la folie
allemande en mai 1940 avec les dévastations que l’on sait, les déplacements de
population et les abominations de l’occupation étrangère.
Ce même 3 septembre
dernier, il y avait juste 75 ans que nous retrouvions ici notre liberté, grâce
aux troupes alliées fraîchement débarquées en Normandie. Grâce aussi au
mouvement de résistance qui a œuvré pour délivrer notre territoire et cesser
les tueries.
La libération n’était
toutefois pas la fin du conflit mondial. Il faudra attendre un autre 3
septembre, celui de 1945, pour voir la fin de cette guerre avec la capitulation
du Japon.
Entretemps, le monde aura
découvert avec stupeur les horreurs du troisième Reich nazi. La guerre aura
montré son vrai visage.
En ce dimanche, nous
voulons répondre à l’invitation de saint Paul aux Philippiens: « mes frères, tout ce qui est vrai et noble,
tout ce qui est juste et pur, tout ce qui est digne d’être aimé et honoré, tout
ce qui s’appelle vertu et qui mérite des éloges, tout cela, prenez-le en
compte. »
Avant de rendre un hommage
civil à nos héros et aux victimes de cette guerre au Monument communal, je vous
invite à faire mémoire en notre église paroissiale de ces hommes et femmes,
jeunes et enfants, victimes de cette guerre. En même temps, dans la diversité
de nos croyances et de nos pensées, je vous invite à un temps de prière pour
l’affermissement de la paix. Nous le voyons tous les jours malheureusement à travers
le monde qui est le nôtre : des conflits locaux, des haines ancestrales,
des incompréhensions violentes aboutissent à des situations de guerre avec
toutes les conséquences dramatiques que l’on sait. Chez nous il y a une paix.
Mais une absence de guerre n’est pas encore une paix véritable. Et si les
artisans monstrueux de cette guerre sont tous morts, leurs idées ressuscitent
dangereusement. La mort d’Adolf Hitler ne signifie pas nécessairement la mort
de ses idées. Au mois de juin dernier, entrant à Middelkerke dans une librairie
(de Standaard Boekhandel) je vois en vente libre le livre d’Adolf Hitler ‘Mein
Kampf’ traduit en Néerlandais et vendu à un prix dérisoire.
Malgré la dureté des
événements, malgré l’absurdité de l’œuvre de mort dont nous sommes témoins, les
chrétiens ne doutent pas que Dieu veut la vie de l’homme et que cette vie de
l’homme se construit et se développe au cœur même de ces crises marquant les
sociétés humaines. C’est parce que Dieu appelle l’humanité à la vie que nous
pouvons affronter les conditions concrètes de l’existence. Non pas avec
fatalisme, non pas avec indifférence mais avec espérance chrétienne parce que
nous savons que les convulsions qui saisissent le monde sont comme une crise
d’enfantement. A travers ces convulsions quelque chose est en train de grandir
que peut-être nous ne voyons pas encore mais qui est déjà réellement présent,
comme déjà sur la Croix le disciple voit la glorification du Christ.
En ce jour où nous faisons
mémoire de tant d’hommes et de femmes dont la vie a été traversée par l’épreuve
de la mort, nous faisons en même temps mémoire de Celui qui est venu pour que
les hommes vivent et dont l’Esprit travaille le monde pour le conduire à sa
plénitude.
Je voudrais terminer avec
la béatitude ‘Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu.’
Il y a trois ans, en août 2016, nous avons accueilli à Silly un artisan de
paix, l’anglais Ernest Turner. Il venait de recevoir en France la légion
d’honneur pour sa participation au débarquement en Normandie. Il fut un des
libérateurs de notre commune. Avant de quitter Silly pour rentrer chez lui, il
avait souhaité que je l’accompagne dans notre église pour un moment de prière
pour la paix. Monsieur Turner était chrétien de l’église anglicane. Ce fut un
moment émouvant et nous avons terminé notre temps de prière par celle de Saint
François. Je voudrais la prier aujourd’hui, pour vous et pour tous les artisans
de paix.
Seigneur,
Fais
de moi un instrument de votre paix :
Là
où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.
Ô Seigneur,
Que je ne cherche pas tant à être consolé, qu’à consoler,
à être compris, qu’à comprendre.
à être aimé, qu’à aimer.
car c’est en donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on trouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie.
Que je ne cherche pas tant à être consolé, qu’à consoler,
à être compris, qu’à comprendre.
à être aimé, qu’à aimer.
car c’est en donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on trouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie.
Luc
Depuydt
Silly,
le dimanche 15 septembre 2019
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